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INTERVISTA A SYLVIE RIGOT, JSF DAY : che i Giochi ricomincino...

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view post Posted on 26/5/2010, 09:03     +1   -1

W JSF !!!

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INTERVISTA A SYLVIE RIGOT

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Sébastien Dias (JSfnet.fr) : Pouvez-nous raconter votre arrivée à "Jeux sans frontières" ?
Sylvie Rigot, présentatrice pour la Belgique (1988-1989) : J’étais déjà "speakerine" et ponctuellement présentatrice d’émissions à la RTBF. J’avais 30 ans, une réputation de fille sportive, marrante et "saine". Le public m’aimait bien et les gens me considéraient, en Belgique francophone, plutôt comme leur sœur, leur fille, une copine sympa, que comme une star intouchable. Le producteur de la RTBF, Pierre Meyer, en charge du divertissement et des jeux trouvait que j’avais le profil. De plus il fallait quelqu’un qui soit très différent de l’inoubliable Paule Herreman, un vrai monstre sacré chez nous. J’ai tout de suite dit "oui", mes souvenirs d’enfance des "Jeux sans frontières" étant particulièrement joyeux. Et on ne dit pas non à des souvenirs d’enfance…
Mon arrivée physique sur les "Jeux", ce fut en Italie à Misano Adratico (nous logions à Riccione). J’étais très excitée mais également très soulagée car nous avions pris l’avion de Bruxelles à Milan et j’ai très peur en avion…

JSfnet.fr : Savez-vous pourquoi seule la RTBF a pris part, pour la Belgique, au retour des "Jeux sans frontières" en 1988 ?
S. R. : Non, je l’ignore. Mais en 1988 il n’y avait que des pays latins, raison sans doute du non engagement de la BRT (devenue VRT). Et c’était très cher pour des petites télés comme les nôtres. Au Portugal dont la télévision, comme la nôtre, ne peut rivaliser en termes de budgets globaux avec la RAI ou France télévisions, JSF était une véritable institution, un rendez-vous incontournable de l’été avec un succès fou fou fou. La dépense en valait donc la peine.
JSfnet.fr : Comment s’est passée votre collaboration avec Thierry Tinlot ? Êtes-vous restés en contact ?
S. R. : Thierry et moi, nous nous sommes très bien entendus. Nous avons fait Bruxelles [en 1989, NDLR] ensemble et nous nous sommes partagés la finale à Madère. Il est resté sur place tandis que je rentrais à Bruxelles après les dernières répétitions pour enregistrer ici, quasi en direct la finale que nous diffusions avec seulement quelques heures de décalage.
Il était animateur radio essentiellement, spécialiste de bande dessinée mais aussi, si je me souviens bien, de littérature de Science-Fiction et de fantastique. Il était germaniste et parlait parfaitement anglais et néerlandais. C’était un super chouette gars et ce fut une joie de partager ce travail. Nous ne sommes pas vraiment restés en contacts mais quand nous nous rencontrons, nous tombons dans les bras l’un de l’autre. Il a longtemps été le rédacteur en chef du magazine de BD "Spirou" et depuis quelques années il a repris "Fluide Glacial".

JSfnet.fr : Avez-vous noué un contact particulier avec certains de vos confrères travaillant pour les télévisions étrangères ?
S. R. : Fabrice était très pro et j’ai plus d’une fois admiré son grand talent d’improvisateur et sa capacité à tenir le public en haleine sans avoir l’air de faire un effort. Notamment aux Saisies [en 1988, NDLR], sous la pluie pendant certainement 25 minutes lors d’un incident technique qui avait nécessité l’interruption de l’enregistrement. Personne n’a quitté les gradins, il a gardé tout le monde et a envoyé Marie-Ange [Nardi] se réchauffer car il faisait un froid glacial. Un sacré métier !
J’aimais beaucoup Marie-Ange. Nous étions toutes les deux dans le même cas, speakerines détachées le temps de jeux. C’était vraiment, en plus de ses grandes qualités professionnelles, une fille très sympathique, réservée mais joyeuse. Je n’ai plus de contact avec elle mais j’ai suivi sa carrière depuis la Belgique.
Je me suis très bien entendue durant les deux années avec Eládio Clímaco, qui m’a prise nous son aile dès la première émission pour me donner des tas de conseils bienvenus, me présenter aux uns et aux autres, me faire rire. C’était un homme charmant, sensible, délicat, plein de tact, élégant et qui parlait un superbe français (comme toute la délégation portugaise d’ailleurs). Et au Portugal c’était une grande vedette. Nous nous sommes perdus de vue (c’est souvent le cas dans nos métiers) hélas… Sur le moment-même, j’ai sympathisé aussi avec Laura [Fabbri], la présentatrice de Saint-Marin et en Espagne avec Carmen [Otero].
Et en Italie, je ne me lassais pas de regarder travailler Claudio Lippi, le présentateur italien : hallucinant ! Il pouvait parler non-stop pendant trois ou quatre heures !!!

JSfnet.fr : Quels souvenirs gardez-vous des producteurs et créateurs de jeux, peu connus du grand public mais si importants ?
S. R. : Merveilleux ! D’abord mon producteur, Pierre Meyer. Un homme un peu bourru mais très clair, très droit, très organisé, sachant ce qu’il voulait, mais pas tyranique. Il était plutôt joyeux et je savais toujours s’il était content de moi ou pas. Avec lui pas de chichis, on allait à l’essentiel.
J’ai beaucoup aimé le producteur portugais Antonio Bivar, issu d’une très grande et très ancienne famille portugaise. Un homme qui adorait son pays, pour qui les "Jeux sans frontières" étaient un moyen merveilleux et populaire à la fois de faire connaître la très belle et glorieuse histoire du Portugal. J’aime énormément l’histoire et je passais des heures avec notamment Eládio et le réalisateur espagnol Rafael Galan à l’écouter nous raconter cette histoire à laquelle il rattachait toujours les jeux et les épreuves. Et ce d’autant que la Belgique, l’Espagne et le Portugal ont des attaches historiques communes et parfois méconnues.
Le producteur de la RAI [Luciano Gigante, NDLR] et sa collaboratrice [Graziella Reali, NDLR] étaient aussi des gens merveilleux : cultivés, raffinés, élégants, drôles de même que la représentante de Saint Marin. Ils parlaient tous très bien le français. Les décors en Italie étaient d’une beauté et d’un raffinement extrêmes et j’adorais voir les peintres de la RAI mettre la dernière main à une guirlande de fleur ou à une colonne en trompe-l’œil. La machinerie et les décors de la finale de Bellagio [en 1988, NDLR] étaient fantastiques. Les Italiens étaient heureux d'être là, et partageaient joyeusement ce plaisir : j'ai été frappée par leur organisation, leur élégance, la beauté des lieux, leur humour, leur culture et, sans qu'on en ait l'impression, la discipline sur le plateau.
Le seul avec lequel je sois restée en contact est Rafael Galan, le réalisateur de la télévision espagnole. Lui aussi parlait un français parfait. Nous avons tout de suite sympathisé et nous sommes devenus amis. Nous ne nous voyons jamais ou presque mais nous nous écrivons.. Il est aussi très cultivé et très intéressant. Je crois qu’il était LE réalisateur chevronné de la TVE.
Je me suis très très bien entendue aussi avec Denis Pettiaux [futur arbitre international à partir de 1990, NDLR], qui a été notre consultant pour essayer les jeux au cours de la préparation de l’émission de 1989. J'ai aussi beaucoup apprécié la productrice de l'Eurovision Marie-Claire Vionnet. Charmante, professionnelle, gaie. Enfin, faut-il rappeler la légende Guido Pancaldi !
Côté belge, la première productrice Diane Lange (rien à voir avec André) vit toujours à Bruges et c'est toujours une très chouette dame.

JSfnet.fr : Et côté Français ?
S. R. : Comme souvent hélas, à quelques exceptions près, les Français étaient plutôt arrogants, râleurs, faisant régner la mauvaise humeur sur les plateaux, jamais contents. Mais nous étions très bien reçus et installés (à Nice notamment, aux Saisies c'était plus rustique). Leurs équipes, par contre, étaient sympas. Mais ils donnaient en gros l'impression de faire un devoir ennuyeux et pas valorisant.
JSfnet.fr : Vous avez eu l'occasion de rencontrer Paule Herreman, voix et visage historique de "Jeux sans frontières" à l'époque de la RTB. Quel souvenir gardez-vous d'elle ?
S. R. : Oui, Paule travaillait encore à la RTBF quand j’y suis arrivée en 1979. C’était une femme extraordinaire, drôle, incroyablement cultivée, polyglotte, une nature incroyable. Elle était retraitée à l’époque mais je crois que c’est parce qu’elle avait laissé un superbe souvenir à ses collègues étrangers qu’ils m’ont accueillie comme si j’avais été sa fille. Elle nous a d’ailleurs accompagnés lors de la finale à Bellagio au bord du lac de Côme en 1988.
Jsfnet.fr : Parmi tous les lieux que vous avez visité grâce à "Jeux sans frontières", quels sont ceux qui vous ont le plus marquée ?
S. R. : Tomar et Madrid. Tomar parce que c’est le seul endroit où vous descendez un escalier pour monter d’un étage… ou l’inverse !? Où le temps et les siècles s’imbriquent d’une étrange manière. C’est beau et mystérieux. J'y ai été frappée par la gentillesse des portugais : à la télévision, dans les équipes, dans la rue, dans les hôtels... : partout. Les Portugais étaient heureux d'être là et que vous soyez là.
Madrid, parce que c’est une ville dingue. En cinq jours, j’ai dormi six ou sept heures. Les oeuvres de Goya au musée du Prado sont un des grands chocs de ma vie. J'ai un grand souvenir du sens de la fête, du grandiose, de l'audace mais aussi de la grande discipline et de l'organisation des espagnols. Un mélange détonnant. Les Espagnols étaient heureux de bien vous accueillir et de vous montrer la grandeur de l'Espagne. Et désiraient montrer leur savoir-faire. Et que dire du plateau : le décor reconstitué des quais de Séville avec un Galion grandeur nature, une sorte de caravelle de Christophe Colomb reconstruite au milieu de la plaine à demi-heure de Madrid ! Je n’avais jamais vu ça et je ne l’ai plus revu... Incroyable. Fantastique. Un splendide souvenir !

JSfnet.fr : Quel est votre plus beau souvenir ?
S. R. : Je ne sais pas. Plein. Mais peut-être le cadeau que m’a fait le personnel de l’hôtel de Tomar quand nous sommes partis : une charrette miniature couronnée de fleurs, typique de la région. Ils m’ont discrètement emmenée à la cuisine et me l’ont donnée en me disant qu’ils m’aimaient bien. Ça m’a incroyablement touchée. Et aussi un après-midi, dans le salon de l’hôtel, à Tomar toujours, au cours duquel les Italiens de la RAI ont chanté des airs de chœurs de Verdi. Je me souviens notamment du chœur des Esclaves de Nabucco. Un très beau moment. Et encore les langoustes d’un petit restaurant de pêcheurs dans le port de Viana do Castelo [au Portugal, NDLR].
JSfnet.fr : Le moment que vous préférez oublier ?
S. R. : Quand ça a été fini… Et ma crise d’asthme à Castiglione.
Jsfnet.fr : Qu’est-ce qui est le plus difficile pour un présentateur de "Jeux sans frontières" ?
S. R. : C’est quand on est de retour à la maison entre les émissions. Dans la tête, on est aux jeux. De plus, quand on revient, on prépare l’enregistrement de l’émission remontée, on est dans ses notes, ses fiches, on enregistre et pouf on repart sur un autre site. C’était ça le plus difficile : être chez soi comme dans un hôtel de passage et être à l’hôtel comme chez soi.
A part ça, c’est un travail épuisant même si c’est incroyablement amusant, on travaille beaucoup beaucoup, on dort peu, on a des tas de réunions dans trois langues : on essaie de comprendre chaque épreuve, de l’écrire de la manière la plus claire possible... On s’occupe de nos équipes, on fait connaissance avec eux : leurs noms, leur vie, enfin ce qu’il faut pour pouvoir parler d’eux avec sincérité. En plus, ils étaient chouettes !... Après une semaine, on est KO ! On revient et là c’est tout le travail de postproduction pendant aussi presque une semaine et ça repart !

JSfnet.fr : Selon vous, quelle était la spécificité de la version belge dans la manière d'aborder "Jeux sans frontières", notamment par rapport à la France ?
S. R. : Je crois que nous sommes en général en Belgique plus "bon enfant". S’il s’agit du public, on est très "supporters" mais pas très chauvins et même si nos équipes mettaient tout en œuvre pour gagner (et elles étaient très fortes), on ne se sentait pas amer ou furieux quand on ne gagnait pas. En ce qui concerne la RTBF, au fond de moi je pense que notre équipe de production et de réalisation était une équipe qui aimait autant le concept des "Jeux sans frontières" que la fabrication de l’émission, tandis qu’il me semble que du côté français, il y avait un peu moins d’investissement émotionnel de la part de la production.
Par ailleurs, les émissions ne passaient pas en direct, chaque chaîne productrice ayant "sa" grille et sa conception du public auquel elle s’adressait ; chacune aussi croyant savoir ce qu’aimait ce public. En Italie et au Portugal, l’émission passait en faux direct presque complet, sans coupures, et la finale en direct, ça pouvait durer quatre heures ! En Espagne et en Belgique, le remontage devait faire autour de deux heures et en France, on remontait 1h15 : à l'étranger, Antenne 2 coupait quasiment toutes les interventions non-françaises et enregistrait des présentations face caméra de Marie-Ange [Nardi] et Fabrice, puis les commentaires à Paris, ce qui à mon sens enlevait toute saveur à l’aventure.
En Belgique, nous laissions les présentations étrangères et l’ambiance… Moi, je notais tout ce qui me passait par la tête pendant les enregistrements sur place et au retour, je mettais tout cela au propre et en fiches et j’enregistrais un commentaire comme si c’était du direct. Nous faisions tous comme ça, en fait.

Jsfnet.fr : Savez-vous pourquoi la RTBF s’est retirée avant l’édition 1990 ? En étiez-vous déjà informés au moment du tournage des dernières émissions de 1989 ?
S. R. : Non, je n’en étais pas informée. Je ne crois pas que la décision était prise. Je suppose que ce sont des raisons budgétaires.
Jsfnet.fr : L’émission a été arrêtée dix ans plus tard en 1999. Pour quelle raison majeure, selon vous ?
S. R. : Je n’en ai aucune idée. Peut-être que ces grands directs ont un rythme que les producteurs imaginent démodé ? A tort, quand on voit le succès qu’a eu "Intervilles" jusqu’à l’an dernier où ils ont eu la mauvaise idée de ne plus le laisser en direct et de changer une équipe de présentateurs qui gagnait ! Résultat : un flop…
Jsfnet.fr : Qu’avez-vous fait après "Jeux sans frontières" ?
S. R. : J’ai repris mon travail de speakerine et de présentatrice jusqu’en 1993. Puis j’ai rejoint pendant 3 ans une équipe qui a monté une émission de médiation à la RTBF où j’étais journaliste. Puis j’ai écris des scénarios pour un jeu télévisé de la RTBF pendant deux ou trois ans avant de rejoindre, à ma demande, la régie finale de la RTBF. Le travail me plaisait et les horaires très irréguliers m’ont permis de reprendre des études de jour en 2000.
J’ai fait un complément à mes études de comédienne et d’interprète de textes et de poèmes au Conservatoire de Bruxelles où j’avais obtenu un premier prix en 1981. J’en ai profité pour adjoindre à ce diplôme supérieur un diplôme de méthodologie du français parlé qui me permet d’enseigner la diction, la phonétique et l’interprétation de textes. Pendant cette période et dès 1994, j’ai continué à présenter une émission d’archéologie et de traditions populaires jusqu’ en 2003/2004. Je suis toujours à la régie finale et je fais des spectacles poétiques.





Sylvie Rigot : « Facevo l'annunciatrice prima di approdare ai Giochi. Subentrare a Paule Herreman, una professionnista d'eccezione in Belgio non era cosa facile, però ci sono riuscita con la simpatia della ragazza della porta accanto, da amica.
In Belgio, i JSF erano realizzati con lo spirito di divertirsi. Le squadre erano fortissime, allenatissime ma non se la prendevano quando perdevano. Gli adetti ai lavori amavano i JSF quanto il pubblico e i giocatori.
Ricordo il legendario Guido Pancaldi, l'ex-concorrente Denis Pettiaux allora ai suoi inizi come ideatore di giochi, il professionalismo del conduttore francese Fabrice, a cui riuscì l'exploit di trattenere il pubblico durante una pausa di 25 minuti causa guasto tecnico. Nessuno se ne ando' nonostante il freddo !
Ricordo i consigli dell’ elegante e spiritoso Eládio Clímaco, l'allucinante modo di parlare (a mitraglia) di Claudio Lippi, e la simpatia di Marie-Ange Nardi, Laura Fabbri di San Marino e la spagnola Carmen Otero.
L'unico personnagio con cui sono rimasta in contatto lavorava dietro le quinte : il regista spagnolo Rafael Galan, che offrì a JSF una scenografia straordinaria nel 1988 con un galeone gigante che ricreava l'atmosfera storica di Siviglia.
Madrid, dove venne registrata la puntata, è appunto una delle città che ricordo di più : non ho mai dimenticato le pitture di Goya viste al museo del Prado.
Mi è piacuta anche Tomar, per la gentilezza e la gioia dei Portoghesi.
Gli italiani avevano il gusto del particolare ed infatti le scenografie travagliate fino all'ultimo momento.
Il momento più difficile ? Quando si rientrava da una registrazione, dopo tutta quella frenesia e quell’unione con la gente che amava essere a JSF.
In Belgio, JSF è stato cancellato per motivi di costi, troppo alti. »


Sylvie, dopo aver lavorato presso altri programmi, si è laureata in teatro e specializzata in recitazione.


A cura di Sebastien Dias

Edited by nicolaannunziata - 26/5/2010, 12:38
 
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0 replies since 26/5/2010, 09:03   674 views
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